Le télétravail : entre pièges cachés et opportunités.
- caglioti piller audrey
- 2 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 févr.
Numéro 1 - Kiné Solutions - Décembre 2024
Alors non systématique avant la crise du COVID-19, le télétravail est désormais une pratique ancrée en entreprise.
Il s'agit d'ailleurs, d'un argument et d'un sujet de négociation lors des entretiens d'embauche.
Cependant, nous n'avons jamais eu un niveau de TMS aussi important.
Coïncidence ?
Faisons le point sur ce mode de travail très apprécié des collaborateurs.
La plupart des collaborateurs décrivent le télétravail comme un outils permettant un allègement de leur charge mentale : s'affranchir de temps de transport, calme loin des open space bruyants et fatigants, réaliser des taches du quotidien, aller à un rendez-vous médical.
Cependant, derrière tous ces avantages, se cache une autre facette.
Le télétravail casse définitivement la dernière frontière entre la vie professionnelle et personnelle déjà mis à mal avec les équipements portables et la mise en réseau.
Le travail s'installe au cœur de la vie privée sans limites ni frontières.
Il n'y a qu'à regarder le lieu d’installation des collaborateur à leur domicile: salon, chambre à coucher, bureau des enfants…
Peu d'entre eux ont une pièce dédiée, permettant de travailler dans de bonnes conditions et d'en refermer la porte une fois la journée terminée.
Les journées sont plus longues et plus sédentaires.
Les collaborateurs sont souvent mal installés avec des équipements bureautiques non adaptés et dont l’installation est hors du champ d'action de la médecine du travail.
Le temps gagné dans les transports n'est pas mis à profit pour lutter contre l'hyper spécialisation des travailleurs : la position assise.
Mais, une autre dimension est souvent négligée: la dimension humaine et psychosociale.
En effet, le télétravail, c’est aussi l'isolement.
C'était d'ailleurs l'argument majeur de cette pratique durant le confinement !
Le télétravail coupe définitivement le collaborateur de sa vie sociale professionnelle.
La communication d'équipe se limite à des appels, des visioconférences ou des e-mails. Aucune pause méridienne permettant d'échanger sur des sujets professionnel dans un cadre plus convivial, et moins formel ou encore de renforcer la cohésion des équipes.
Une partie importante des collaborateurs indique d'ailleurs ne pas prendre de vraie pause déjeuner lorsqu'ils sont en télétravail.
41% de la population des actifs vit seule.
Dans leur cas, le télétravail est un facteur d'isolement supplémentaire.
Il favorise aussi la sédentarité au delà d'un environnement de travail non adapté.
En effet, les collaborateurs ne se déplacent pas jusqu'à leur mode de transport, ni dans l'entreprise pour effectuer des taches administratives ou aller en réunion : ils bougent moins.
De plus, ils ne mettent pas à profit le temps gagné dans les transports pour faire en activité physique contrairement à ce que l'on pourrait penser.
En réalité, ce n'est pas le télétravail qui est une mauvaise idée mais c’est sur sa mise en pratique que nous avons tout faux. Le télétravail est un outils acquis dans l'urgence et le chaos du COVID-19 mais dont la pratique est restée figée au temps du confinement.
Le télétravail est une chance et une réelle opportunité d'une meilleure santé et qualité de vie. Il convient urgemment d'apprendre à l'utiliser pour en tirer tous les bénéfices.
Les solutions à apporter sont multiples.
Elles reposent sur des adaptations des postes de travail directement à domicile, la formation des équipes aux réglages de leurs accessoires de bureau, la restructuration des journées pour lutter contre les RPS et la sédentarité .
Il suffit désormais de pousser la porte du domicile des collaborateurs.
En cela, les professionnels de santé au travail sont formés à accompagner les entreprises dans ces démarches.
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