Sédentarité au Bureau : Pourquoi il est Temps de Bouger
- caglioti piller audrey
- 7 avr.
- 3 min de lecture
Numéro 5- Kiné Solutions - Avril 2025
La lutte contre la sédentarité au travail est sans doute l’un des plus grands défis de notre société. Elle se distingue de l’inactivité physique (définie par une pratique inférieure aux recommandations de l’OMS) car elle désigne une posture assise ou allongée, maintenue sur une longue durée avec une dépense énergétique très faible. Un comportement typique des métiers de bureau.
En France, un actif passe en moyenne 5h15 par jour assis. Les conséquences sont alarmantes : selon The Lancet, la sédentarité causerait plus de 5,3 millions de décès par an dans le monde, soit davantage que le tabac.
À l’heure où le secteur tertiaire regroupe 80 % des actifs, comment intégrer plus de dynamisme dans nos journées ?
Manger, Bouger", le slogan du PNNS, est clair et connu de tous. L'activité physique régulière, que ce soit par la pratique d'une activité sportive ou par un changement de ses habitudes (marcher plutôt que d'utiliser les transports, se déplacer à vélo, utiliser les escaliers), est ancrée dans notre quotidien et adoptée par la plupart d'entre nous.
Mais pratiquer une activité physique régulière ne suffit pas.
Il est tout à fait possible d’être sportif plusieurs heures par semaine tout en restant sédentaire le reste du temps, notamment au travail, avec tous les risques que cela implique pour la santé.
Ainsi, une pratique physique est essentielle, mais elle ne peut se substituer à une lutte active contre la sédentarité.
Agir contre la sédentarité, c’est avant tout bouger régulièrement au cours de la journée, idéalement toutes les heures, notamment dans le cadre professionnel, qui occupe une grande part de notre quotidien.
Cela nécessite donc une véritable politique d’entreprise.
Beaucoup pensent souvent, à tort, que l'installation ergonomique des postes de travail et l'activité sportive en entreprise sont des solutions suffisantes. En réalité, ces réponses sont incomplètes et ne résolvent pas le problème de la sédentarité.
En effet, celle-ci englobe une notion souvent négligée : la notion de temps. Ce n'est pas uniquement la position assise ou de très faible intensité qui la définit, mais bien son installation dans le temps, de manière prolongée.
Ainsi, l'activité sportive en entreprise, bien qu'étant une très bonne réponse pour favoriser l'activité physique, entraîne une activité ponctuelle dans la journée et non répétée, ce qui est essentiel pour lutter contre la sédentarité.
De même, les installations ergonomiques permettent aux collaborateurs une meilleure installation à leur poste, mais ne remplaceront jamais le besoin de mouvement régulier.
Cependant, l’ergonomie peut néanmoins contribuer à la lutte contre la sédentarité. L’usage de bureaux assis-debout, par exemple, représente déjà une avancée en incitant à la variation des postures.
Communiquer sur la nécessité de bouger régulièrement dans la journée, valoriser les déplacements internes (tâches administratives, échanges avec les collègues) ou encore normaliser une routine d’exercices à son poste sont des actions concrètes. Les réunions sont également des moments de forte sédentarité.
Des alternatives existent : organiser des réunions debout pour celles de moins de 30 minutes, ou opter pour des réunions en marchant à l’extérieur en petit groupe, si la logistique le permet.
Toutes les initiatives visant à réduire la station prolongée sont utiles. Elles doivent être réfléchies collectivement, avec les salariés, pour garantir leur pertinence, leur faisabilité et leur mise en place.
L’essentiel étant de varier les postures tout au long de la journée.
Face aux enjeux sanitaires liés à l’inactivité physique et à la sédentarité, il devient indispensable de repenser nos modes de vie, tant sur le plan personnel que professionnel. Agir sur ces deux leviers, c’est préserver sa santé, améliorer la qualité de vie au travail et renforcer la performance globale des entreprises. Le mouvement ne doit plus être une option, mais une nécessité. Il est temps de le considérer comme un besoin fondamental, au même titre que l’alimentation ou le sommeil.
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